Comment vous avez pris la décision d'adopter? parce que j'y réfléchis quand même...et l'adoption me fait très peur....
Voilà la question que m'a posée cette semaine une personne, que j'estime énormément, et qui malgré les traitements n'arrive pas (encore?) à faire un bébé....
Ce matin dans le quotidien "le midi libre", il y avait la retranscription d'un entretien de Macha Méril qui n'a jamais pu avoir d'enfant (qui publie un livre : "un jour je suis morte", chez Albin Michel) . La journaliste lui a posé deux questions qui m'ont interpellée:
la journaliste " Vous écrivez avoir le sentiment de briser un tabou..."
Macha Méril : "bien sur, la femme qui n'enfante pas est dérangeante. Elle est culpabilisée et muette. Les femmes qui ont des enfants ne peuvent pas en parler avec moi. Elles ne savent pas quoi me dire et moi non plus. On ne voit pas le monde pareil. C'est pour cela que je peux dire que je n'appartiens pas à la communauté des femmes. (...)"
la journaliste (à la fin de l'entretien): "pourquoi avoir toujours refuser l'idée de l'adoption?",
Macha Méril : " Oh, j'en aurais été incapable. Je ne voulais pas d'un enfant à tout prix, je voulais faire un enfant. La grossesse est de l'ordre de la mue, un phénomène profond et mystique. Ce manque est une souffrance irrémédiable. Je n'ai pas d'attaches malgré mon air de bonne vivante. Je me fais l'effet d'un vaisseau sans amarres. "
Je n'ai pas du tout le même ressenti ni la même façon de vivre les choses que Macha Meril... Alors je me suis dis que pour aider mon amie on pourrait témoigner sur ce qui nous a amené à l'adoption... ça vous dit? alors voilà, je commence en mettant la réponse que je lui ai faite :
Pour nous les traitements et les échecs successifs ont été très durs: pour moi physiquement je ne supportais pas le traitement (...) et psychologiquement c'était très dur pour tous les deux, pascalou a souffert lui aussi... l'adoption s'est imposée à nous mais nous avons quand même fait les deux FIV après avoir eu l'agrément, nous avons fait les deux simultanément : pour moi c'était moins dur psychologiquement (bon pas au résultat parce qu'on est obligée d'y croire à mort pour avoir une chance que ça fonctionne alors quand ça ne marche pas forcément on tombe de haut...) et puis après la deuxième FIV on a décidé d'arrêter, on s'est dit qu'on n'allait pas s'acharner: on a fait ce qu'il fallait pour avoir un enfant biologique, pris pas mal de risque au niveau santé, nous n'avons aucune raison de regretter de n'avoir pas tout tenté. Mais nous ce qu'on voulait avant tout c'est être parent, donner de l'amour à un enfant, fonder une famille quoi... après tout que cet enfant soit de nous ou pas ça ne changeait pas grand chose... à partir de ce moment là on s'est vraiment bougé pour l'adoption et là tout s'est enchainé vraiment et nous avons été accepté pour la Chine alors qu'on n'y avait jamais songé (nous on était plutôt orienté amérique latine: nous sommes bruns tous les deux) cette nuit là c'est la première fois que je me suis vue maman en rêve... je m'y accroche à ce rêve quand parfois je doute... car le chemin de l'adoption n'est pas un chemin facile : c'est long mais nous ne sommes pas seuls [elle connait la solidarité "blogosphérique" des parents et futurs parents adoptants] et nous sommes assurés d'être parents au bout du compte, cette perspective malgré les traitements je ne l'avais jamais eue. Contrairement à plein d'autres je ne prends pas la pilule, ça peut faire sourire mais beaucoup n'ont plus envie de tomber enceinte et même si elles n'ont pas réussi avec tous les traitements elles ne veulent pas prendre le risque. Moi je m'en fiche, je laisse faire la vie: je sais que je serais maman : si ça doit être de mon ventre (un miracle!!) et bien voilà , et puis sinon je me dis qu'il faut bien des femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfant ... pour aimer et prendre soin des enfants qui ne peuvent pas avoir de parents... la vie est bien faite non?
Je ne sais pas ce qui te fait peur dans l'adoption, il faut juste que tu saches que l'on ne fait jamais tout à fait le "deuil" de l'enfant biologique par contre dès lors que l'on a été acceptée (toutes les autres ressentent ça aussi [enfin je crois, n'hésitez pas à le dire!] ) on se sent enceinte... une grossesse d'éléphant compte tenu de l'attente certes (LOL!) mais cet enfant on le porte en nous... pas dans notre ventre, non, juste à côté : nous le portons dans notre coeur...
L'adoption est un cheminement, c'est rarement une évidence, on y vient progressivement chacun à notre rythme...
Je n'aime pas donner de conseils, la seule chose que je pourrais te dire c'est qu'il faut écouter ton coeur et n'avoir rien à regretter je crois que c'est ça qui importe le plus : le ressenti de chacun est différent, nos limites aussi mais je crois qu'il faut faire en sorte de ne jamais regretter de n'avoir pas fait quelque chose.
Voilà et vous "Comment avez vous pris la décision d'adopter?" (vous pouvez mettre la réponse en anonyme si vous le souhaitez, ce qui compte c'est votre témoignage pour aider cette amie ;o) merci d'avance)
Voilà la question que m'a posée cette semaine une personne, que j'estime énormément, et qui malgré les traitements n'arrive pas (encore?) à faire un bébé....
Ce matin dans le quotidien "le midi libre", il y avait la retranscription d'un entretien de Macha Méril qui n'a jamais pu avoir d'enfant (qui publie un livre : "un jour je suis morte", chez Albin Michel) . La journaliste lui a posé deux questions qui m'ont interpellée:
la journaliste " Vous écrivez avoir le sentiment de briser un tabou..."
Macha Méril : "bien sur, la femme qui n'enfante pas est dérangeante. Elle est culpabilisée et muette. Les femmes qui ont des enfants ne peuvent pas en parler avec moi. Elles ne savent pas quoi me dire et moi non plus. On ne voit pas le monde pareil. C'est pour cela que je peux dire que je n'appartiens pas à la communauté des femmes. (...)"
la journaliste (à la fin de l'entretien): "pourquoi avoir toujours refuser l'idée de l'adoption?",
Macha Méril : " Oh, j'en aurais été incapable. Je ne voulais pas d'un enfant à tout prix, je voulais faire un enfant. La grossesse est de l'ordre de la mue, un phénomène profond et mystique. Ce manque est une souffrance irrémédiable. Je n'ai pas d'attaches malgré mon air de bonne vivante. Je me fais l'effet d'un vaisseau sans amarres. "
Je n'ai pas du tout le même ressenti ni la même façon de vivre les choses que Macha Meril... Alors je me suis dis que pour aider mon amie on pourrait témoigner sur ce qui nous a amené à l'adoption... ça vous dit? alors voilà, je commence en mettant la réponse que je lui ai faite :
Pour nous les traitements et les échecs successifs ont été très durs: pour moi physiquement je ne supportais pas le traitement (...) et psychologiquement c'était très dur pour tous les deux, pascalou a souffert lui aussi... l'adoption s'est imposée à nous mais nous avons quand même fait les deux FIV après avoir eu l'agrément, nous avons fait les deux simultanément : pour moi c'était moins dur psychologiquement (bon pas au résultat parce qu'on est obligée d'y croire à mort pour avoir une chance que ça fonctionne alors quand ça ne marche pas forcément on tombe de haut...) et puis après la deuxième FIV on a décidé d'arrêter, on s'est dit qu'on n'allait pas s'acharner: on a fait ce qu'il fallait pour avoir un enfant biologique, pris pas mal de risque au niveau santé, nous n'avons aucune raison de regretter de n'avoir pas tout tenté. Mais nous ce qu'on voulait avant tout c'est être parent, donner de l'amour à un enfant, fonder une famille quoi... après tout que cet enfant soit de nous ou pas ça ne changeait pas grand chose... à partir de ce moment là on s'est vraiment bougé pour l'adoption et là tout s'est enchainé vraiment et nous avons été accepté pour la Chine alors qu'on n'y avait jamais songé (nous on était plutôt orienté amérique latine: nous sommes bruns tous les deux) cette nuit là c'est la première fois que je me suis vue maman en rêve... je m'y accroche à ce rêve quand parfois je doute... car le chemin de l'adoption n'est pas un chemin facile : c'est long mais nous ne sommes pas seuls [elle connait la solidarité "blogosphérique" des parents et futurs parents adoptants] et nous sommes assurés d'être parents au bout du compte, cette perspective malgré les traitements je ne l'avais jamais eue. Contrairement à plein d'autres je ne prends pas la pilule, ça peut faire sourire mais beaucoup n'ont plus envie de tomber enceinte et même si elles n'ont pas réussi avec tous les traitements elles ne veulent pas prendre le risque. Moi je m'en fiche, je laisse faire la vie: je sais que je serais maman : si ça doit être de mon ventre (un miracle!!) et bien voilà , et puis sinon je me dis qu'il faut bien des femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfant ... pour aimer et prendre soin des enfants qui ne peuvent pas avoir de parents... la vie est bien faite non?
Je ne sais pas ce qui te fait peur dans l'adoption, il faut juste que tu saches que l'on ne fait jamais tout à fait le "deuil" de l'enfant biologique par contre dès lors que l'on a été acceptée (toutes les autres ressentent ça aussi [enfin je crois, n'hésitez pas à le dire!] ) on se sent enceinte... une grossesse d'éléphant compte tenu de l'attente certes (LOL!) mais cet enfant on le porte en nous... pas dans notre ventre, non, juste à côté : nous le portons dans notre coeur...
L'adoption est un cheminement, c'est rarement une évidence, on y vient progressivement chacun à notre rythme...
Je n'aime pas donner de conseils, la seule chose que je pourrais te dire c'est qu'il faut écouter ton coeur et n'avoir rien à regretter je crois que c'est ça qui importe le plus : le ressenti de chacun est différent, nos limites aussi mais je crois qu'il faut faire en sorte de ne jamais regretter de n'avoir pas fait quelque chose.
Voilà et vous "Comment avez vous pris la décision d'adopter?" (vous pouvez mettre la réponse en anonyme si vous le souhaitez, ce qui compte c'est votre témoignage pour aider cette amie ;o) merci d'avance)